THE OLD HAUNT | "It's nine o'clock on a Saturday" [Kate B.]

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"It's nine o'clock on a Saturday
The Regular crowd shuffles in
There's an old man sitting next to me
Makin' love to his tonic and gin"

Cette histoire pourrait commencer comme ces si célèbres paroles. Samedi soir, neuf heures, à l'habituel Old Haunt. Sa déco datant de la prohibition - et certainement bien avant - rendait l'endroit agréable et chaleureux. Si l'on avait le courage de s'y rendre régulièrement, on y croisait souvent les mêmes visages, les mêmes regards vides, ou les mêmes rires éclatants. Ainsi, pour la première fois depuis qu'elle avait intégré l'équipe de Neal, Emilie n'était pas d'astreinte ce week-end. Elle pouvait donc pour une fois en profiter pleinement, et se changer les idées pour se sortir du lot quotidien de crimes, enquêtes et autres activités qui pouvaient toucher de près ou de loin à son rôle d'enquêtrice au FBI.

Assise au bar, la jeune femme savourait un verre de mojito à peine entamé, attendant sa compagnie du soir. Perchée sur son haut tabouret, il était certain qu'elle devait faire des émules auprès des hommes présents dans l'assistance. Loin de la déranger, Emilie le surjouait presque. Ainsi, ce soir, elle avait décidé de s'habiller d'un jean foncé ajusté parfaitement, assorti d'un chemisier noir légèrement transparent et sans manche laissant vaguement entrapercevoir sa lingerie noire également, et avait vissé à ses pieds ses hauts escarpins fétiches : accessoire indispensable pour une femme en soirée. Ses cheveux détachés et légèrement ondulés retombaient par devant son épaule gauche du fait que la jeune femme s'amusait bien trop souvent à jouer avec.

Ses yeux de chat - redessinés à l'aide d'un trait d'eye liner - observaient l'assemblée. Déformation professionnelle ou simple recherche de son amie ? Dans les deux cas, Emilie était rarement patiente. D'ailleurs, étant persuadée d'être elle-même en retard, elle avait sauté dans le premier taxi qu'elle avait croisé. Décidément, la circulation dans Manhattan n'en faisait vraiment qu'à sa tête : il suffisait d'être en retard pour tomber dans les embouteillages. Par contre, si vous partez à l'avance, vous pouvez être rassuré : les voies seront libres de toute circulation. Finalement, la jeune femme s'abreuva d'une gorgée de la boisson fraîche, avant de voir celle qu'elle attendait franchir la seuil de la porte du bar...

Étant de nouveau seule pour la soirée, Castle ayant programmé de longue date une soirée père/fille avec Alexis au loft, j'avais décidé de sortir de mon côté. Et comme Lanie avait préféré Esposito à ma présence, j'avais pu compter sur le soutien d'Emilie pour passer la soirée dans un bar. Non pas pour me saouler. Juste profiter, sortir et penser à autre chose que le travail, pouvant être assez difficile parfois.

J'avais, par chance, décider de partir plus tôt, pour profiter un peu de l'air printanier de New-York et des quelques rayons de soleil persistants de début de soirée, enluminant partiellement les rues quasiment vides de la ville. Lunettes sur le nez, mains dans les poches, je vagabondais sur le trottoir, en direction de mon bar préféré : le Old Haunt. Devenu une institution il y a déjà des décennies, il est resté ouvert grâce à mon partenaire, prétextant être frustré et offusqué si un tel lieu fermait. D'ailleurs, il était devenu un lieu plutôt connu de tout le commissariat, les collègues allant boire un coup après une journée compliquée ou après une enquête terminée. En quelques semaines donc, ce lieu est devenu le centre festif de toute une brigade. Je souris face à cette remarque, qui aurait plu à mon écrivain, et ainsi qu'à son ego déjà plus que démesuré.

Ayant remarqué que ma vitesse de croisière ralentissait au fil de mes pensées, j'avisai ma montre m'indiquant 20h50. Si je ne voulais pas arrivée en retard, il fallait que j'accélère le pas. Dix minutes pour parcourir deux blocs d'immeubles, il me faudrait plus de temps que j'en disposais. J'accélérai donc le pas, quitte à courir, ne voulant pas faire attendre mon amie. Par chance, j'avais déjà l'habitude de marcher avec des talons, ce qui me permit de ne pas perdre une seconde et donc fonçai en direction du lieu de notre soirée.

Arrivant devant le bar, je regardais une nouvelle ma montre, indiquant 21h03. J'émis un petit gémissement de contentement devant ma prouesse et poussais la porte de l'antre, tout en reprenant ma respiration. Mon regard fit le tour de la pièce et je trouvai donc la demoiselle, accoudée au bar, avec une consommation.

- Désolée, dis-je, en allant dans sa direction. Je n'ai pas fait attention au temps. J'ai un peu trop pavanée dans les rues, continuai-je, en souriant.

On se fit la bise et m'assis à côté d'elle.

- J'espère que tu n'as pas attendu trop longtemps.

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Alors que Kate franchissait le seuil de la porte du bar, Emilie souriait à cette dernière en signe d'invitation à la rejoindre. Elle se leva de son tabouret pour saluer son amie et répondre à la bise de celle-ci, pour finalement se rassoir. La trouvant légèrement essoufflée, Emilie ne releva pas la chose, mais s'imaginait parfaitement Kate courir à travers les rues de New York. Après un criminel, cela était plus ordinaire. Pour rejoindre au plus vite un bar, la jeune femme s'imaginait, rieuse, les réactions des personnes que son amie avait dû croiser dans la rues. Toutes devaient certainement s'imaginer qu'elle devait être en retard au travail, à un rendez-vous ou simplement sportive fashion (quoi que cette dernière idée soit déjà en elle-même assez étrange). Elle s'imaginait alors leur surprise face à cette entrée dans un bar, alors qu'on ne s'y attendrait pas.

"Désolée. Je n'ai pas fait attention au temps. J'ai un peu trop pavanée dans les rues. J'espère que tu n'as pas attendu trop longtemps."

L'agent du FBI éclata de rire à cette excuse aussi surprenante qu'amusante. "Non, ne t'en fais pas. Je crois que tu arrive pile au bon moment, quelques hommes à notre droite étaient prêts à passer à l'attaque !" lui expliquait Emilie en s'amusant de la situation. Elle se pencha brièvement sur le comptoir pour observer les deux hommes en question, et elle leur adressa un clin d’œil accompagné d'un souriant "désolée !" avant de revenir vers son amie. La jeune femme ébroua ses cheveux d'un geste rapide et fluide pour les replacer sur son épaule, comme à son habitude. Devenu un véritable gimmick, il était un peu comme un moyen de remettre en place ses esprits et passer à autres choses. Emilie se saisit alors de son verre, et s’apprêta à boire une gorgée, lorsqu'elle aperçu les mains vides de Kate.

"Mh, gush ! Désolée. Dit-elle dans un sourire un peu gêné. Alors, qu'est-ce qu'on te commande à boire ?" lui demanda-t-elle.

Emilie appréciait les soirées passées avec Kate. Si elles se retrouvaient généralement autour d'un verre, ce n'était pas pour laisser évacuer le côté extravertie d'Emilie. Elles avaient plutôt pour habitude de passer des soirées sereines à discuter et rire de tout et de rien, ou parfois échanger sur des sujets plus délicats. Si les deux jeunes femmes possédaient des caractères complètement opposés, une perte tragique dans leurs entourages respectifs reliaient les deux amies. Pas très amusants, mais cela leur avait suffit pour tisser un lien. Pour autant, ce sujet n'était que très rarement abordés, si ce n'était jamais.

- Une vodka pomme s'il vous plaît ! Dis-je, interpellant le barman.

Une habitude pour moi, Bryan rajoutant un petit quelque chose qui me plaisait dans la confection, pourtant si simple, du breuvage. Peu de temps plus tard, ce dernier atterrit devant moi, avec une brochette de petits bonbons.

- C'est offert par la maison ! Me dit-il, un sourire en coin.
- Merci Bryan mais …
- Ne vous inquiétez pas. Monsieur Castle ne m'en voudra pas.

Son regard.

Il avait tout d'un regard empli de désir : noir, envoûté, étincelant. Cela me perturbait car, les quelques fois où nous venions, le jeune homme paraissait « normal ». Mais … d'habitude, j'étais avec tout le monde.

Tout le monde et surtout avec Castle.

Ce qui pouvait expliquer la normalité de ce jeunot à ces moments-là. Mais … que devrai-je donc en tirer de cette nouvelle facette de lui ? Serait-il potentiellement intéressé, tout en sachant que je n'étais pas disponible ? Fallait-il que j'en parle à mon partenaire pour qu'il tire les choses au clair?

J'extirpais ses pensées pour me concentrer sur Emilie.

- A quoi trinquons-nous ? Dis-je en levant mon verre.

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En voyant le manège du serveur face à Kate, Emilie ne put s’empêcher de rire en son for intérieur. Il ne faisait aucun doute que le lieutenant de police possédait tous les atouts nécessaires pour séduire les hommes qu’elle croisait – qu’elle le veuille ou non. Belle, assurée et toujours gentille et sincère, il était difficile de ne pas l’apprécier. Enfin… Ceci valait pour ceux qui savaient être dans l’entourage positif de la jeune femme. Autrement dit, il ne valait mieux pas être l’ennemi de Kate. En ces points – parmi d’autres – les deux femmes se ressemblaient assez. Capable du meilleur avec ses amis, Emilie pouvait également faire preuve du pire avec ses ennemis.

« Ne vous inquiétez pas. Monsieur Castle ne m'en voudra pas. »

C’est vrai, Emilie en aurait presque oublié le fait que ce bar appartenait au célèbre écrivain Richard Castle, mais surtout collègue et ami de Kate. La surprise d’entendre ce nom ne dura qu’une fraction de seconde, simplement le temps de remettre les choses en contexte. D’ailleurs, pour pousser la jeune femme à la raison, Kate proposa de porter un toast.

« - A quoi trinquons-nous ?
- Pourquoi pas à un samedi soir hors des bureaux ? Répondit Emilie amusée. Elle leva son verre vers son amie et continua. Cela est assez rare pour le fêter, n’est-ce pas ? »

Les verres des deux jeunes femmes s’entrechoquèrent dans un clair tintement, avant d’avaler une gorgée du breuvage qui attendait dans le verre. Peut-être trinquer en ce nom en début de soirée était peut-être tenter le diable, mais Emilie en avait décidé ainsi. En effet, cela faisait bien trop longtemps qu’elle n’avait pas eu l’avant-gout d’une agréable soirée. Ou, au pire, elle était appelée quelques heures plus tard pour une enquête. Alors oui, retrouver un peu de vie privée était toujours source de fête quelque part.

« Le regard perdu dans le vague en entendant le doux nom de Castle… ? Souleva Emilie amusée, un sourire mutin pendu aux lèvres. Voilà qui devient intéressant et devrait pimenter notre soirée… »

- Pourquoi pas à un samedi soir hors des bureaux ? Répondit Emilie amusée. Elle leva son verre vers moi et continua. Cela est assez rare pour le fêter, n’est-ce pas ?

J’acquiesçais avant de faire entrechoquer nos verres. Nous buvions une gorgée avant de reposer nos verres sur le bois du bar.

- Le regard perdu dans le vague en entendant le doux nom de Castle… ? Souleva Emilie amusée, un sourire mutin pendu aux lèvres. Voilà qui devient intéressant et devrait pimenter notre soirée…

Je rougis face à sa découverte. J'étais, sans le vouloir, prise sur le fait. J'étais vraiment pas douée pour cacher mes sentiments. Le seul point négatif de ma personnalité. Mon talon d'Achille. Il faut dire que depuis que Castle et moi sommes ensemble, il m'est difficile de le cacher à certaines personnes. Celles qui constituent ma seconde famille : le boulot. Encore que, pour l'instant, Ryan et Esposito ne sont pas au courant.

- Hum, oui … enfin, essayais-je, voulant cacher cet état de fait.

Elle me regardait, amusée par la situation. Je rougis de plus belle et me mit à rire. Elle me suivit de près.

- Autant te le dire tout de suite mais tu dois t'en douter, dis-je, après m'être calmée. Je sais qu'un jour, ça me jouera des tours mais grand bien me fasse, ce n'est pas grave.

Je me racla la gorge et me lançai.

- Castle et moi sommes ensemble, depuis peu, rougis-je, de nouveau.

Pourquoi faut-il que je me sentes comme ça, dès que j'en parle ?? Pourquoi me fait-il autant d'effet ??

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Voir Kate ainsi amusait beaucoup l’agent du FBI. Non pas qu’elle aimait se moquer d’elle, simplement la voir « lâcher prise » ainsi la rassurait. Les deux jeunes femmes étaient assez similaires, et toutes deux étaient aussi indépendantes qu’avides de contrôle. Ainsi, permettre à un autre de contrôler une partie de sa vie n’était pas aisé.

« Après tant d’années, qui aurait cru que vous lâcheriez enfin un peu de lest ? Se demandait Emilie. Si un jour cela doit te jouer des tours, je suis certaine que cela ne fera que t’égayer ton quotidien ! »

Emilie jeta un coup d’œil autour d’elle avant de continuer.

« Alors ça veut dire que le territoire m’appartient ? Demanda-t-elle amusée, en désignant les hommes présents dans le bar. Voilà qui devrait me laisser un peu plus de chance face à l'irrésistible Kate Beckett ! La jeune femme riait un instant de sa « bêtise » et reprit. Anyway… Peu importe où cela t’amène, profites en Kate. Cela faisait bien longtemps que je ne t’avais pas vu sourire et rire ainsi… »

En effet, si les deux femmes étaient capables de passer d’excellents moments de détente et de rires ensemble, elles avaient également traversé des périodes plus difficiles, où l’une et l’autre s’étaient confiées concernant leurs tragiques passés. Ces souvenirs étaient par ailleurs revenus clairement à la surface les derniers temps, replongeant son amie dans de douloureuses situations.
Le regard baissé vers son verre, c’est le sourire effacé qu’Emilie revint à la réalité ; réalisant le silence installé et l’ambiance alourdie. Elle se ressaisit comme prise d’un éclair, replaça ses cheveux sur son épaule et bu une gorgée de son alcool avant d’enchainer :

« Bref ! Il faut que tu me raconte les détails : quel a été le déclic ?! »

Avouer cette relation eut l'effet d'une bombe : l'explosion en plein visage d'une réalité pourtant si banale. Mais ceci ne l'était pas à mes yeux. Je sortais avec Richard Castle, l'homme qui m'a aidé à surmonter la perte de ma mère, qui m'a permis de rester la tête hors de l'eau, de ne pas sombrer. Et puis il y a eu Richard Castle, l'écrivain à succès, play-boy milliardaire, le grand gamin toujours dans mes pattes, soi-disant pour un nouveau roman. Et enfin il y a eu Richard Rodgers, l'homme prêt à tout pour sa famille et ses amis. Celui qui avait décidé de jeter son dévolu sur moi, une jeune femme flic. Je n'ai toujours pas compris comment ni pourquoi mais il a toujours su me comprendre, sans en demander son reste.

- Alors ça veut dire que le territoire m’appartient ? Me demanda-t-elle amusée, en désignant les hommes présents dans le bar. Voilà qui devrait me laisser un peu plus de chance face à l'irrésistible Kate Beckett ! Elle riait un instant de sa « bêtise » et reprit. Anyway… Peu importe où cela t’amène, profites en Kate. Cela faisait bien longtemps que je ne t’avais pas vu sourire et rire ainsi…

Elle avait raison. Il m'a redonné le sourire, pousser le vice jusqu'à me rendre heureuse.

- Bref ! Il faut que tu me raconte les détails : quel a été le déclic ?!
- Je ne sais pas vraiment, dis-je, en haussant les épaules. Peut-être le moment où je me suis rendue compte que le train continuait d'avancer et qu'il faudrait attraper un wagon avant qu'il ne soit trop tard. Tu sais, ce genre de moment où tu te dis que la vie continue et qu'il faut savoir avancer, malgré les difficultés.

Il m'avait ouvert son cœur, d'une façon bien particulière et elle m'avait sauvé la vie. Elle m'avait permis de m'accrocher à la vie, à quelque chose d'aussi fort que l'amour.

- Disons que j'ai ouvert les yeux,continuai-je, en regardant ma boisson, tout en faisant tournoyer le verre sur lui -même.

Quatre ans que nous nous tournions autour, et je ne regrettais aucunement ma décision. Il n'avait pas changé d'un iota depuis notre début de relation. Il me laissait le temps d'avancer à mon rythme et je l'en remercierai jamais assez.

- Et toi, alors, ca donne quoi ? Fis-je, en la regardant avec un sourire discret.

» [Lieutenant] Kate Beckett
» Sortie en boite de Nuit [Pv Alex, Kate]
» Enlèvement en pleine rue [Rick & les Alex's & Figurant & Kate]
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